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Les animaux sur les monnaies antiques
La numismatique est aussi le moyen de se plonger dans l’iconographie. Depuis tout temps, les monnaies sont le support idéal pour diffuser une image au plus grand nombre, sur un vaste territoire. Elles sont aussi l’occasion pour les graveurs d’exprimer leur créativité et leur savoir-faire. Les animaux ont toujours été omniprésents dans le monnayage antique et sont certainement une des thématiques les plus utilisées pour symboliser une époque ou une région. Et si nous faisions un petit tour d’horizon des animaux sur les monnaies antiques ?
Les animaux sur les monnaies grecques archaïques
Les premières monnaies grecques archaïques, entre 600 et 480 avant J.-C. sont fabriquées en électrum, un alliage d’or et d’argent. Elles sont frappées sur l’avers d’un symbole, qui est le plus souvent un animal et sur le revers d’un poinçon. Chaque cité frappe sa propre série monétaire et veut produire la plus belle pièce qui sera vue au-delà des frontières. C’est la raison pour laquelle, elle appose son animal comme emblème : la chouette d’Athènes, la tortue d’Égine, l’abeille d’Ephèse, le Pégase de Corinthe, le phoque de Phocée, etc. Les décors des monnaies grecques ne sont pas seulement liés à l’histoire des cités, mais aussi aux croyances et à la culture mythologique.
À partir de 480 avant J.-C. jusqu’à l’avènement d’Alexandre le Grand, en 330 avant J.-C., c’est l’époque classique. Les dessins d’animaux sur les monnaies antiques font place aux personnages humains (divinités tutélaires des cités et héros) et aux inscriptions.
Les animaux sur les monnaies romaines
Les monnaies émises à Rome ne font pas exception, elles sont aussi décorées d’animaux. Légendaires, ils sont principalement associés aux dieux de la mythologie et souvent le symbole de provinces entières. Voici quelques-uns des animaux les plus représentés sur les pièces de la Rome antique.
La Louve
On retrouve régulièrement la Louve, qui a recueilli les jumeaux et fondateurs de Rome, Rémus et Romulus. La louve allaitante est présente sur les pièces depuis le début de la République jusqu’à la fin de l’Empire Romain.
Les oiseaux
Les oiseaux sont des animaux protecteurs et rassurants. Ils accompagnent le plus souvent les morts dans leur chemin vers l’au-delà. C’est la raison pour laquelle, on les observe souvent sur des pièces de consécration, frappées au moment des décès des empereurs. L’aigle est la personnification de Jupiter, le paon, celle de Junon. Le phénix est également un oiseau mythique qui symbolise la résurrection et l’éternité. On le trouve par exemple sur le revers d’un aureus, frappé sous Hadrien en hommage à Trajan, son prédécesseur divinisé. Le griffon, animal fantastique, avec une tête d’aigle et un corps de lion, est aussi un gardien protecteur. On le retrouve par exemple sur les deniers de L. Papius.
Le cheval
Le cheval est un des animaux les plus présents sur les monnaies romaines. Il est souvent accompagné d’un char et d’un cavalier.
Le serpent
On retrouve également le serpent sur certaines pièces durant l’antiquité romaine. Symbole de Salus, la déesse de la Santé, il est émis sur les monnaies lorsque la santé de l’empereur ou de sa famille est inquiétante.
L’éléphant
Les animaux pouvaient aussi symboliser des provinces, comme en Grèce archaïque. Les régions étaient personnifiées, parfois symbolisées à l’aide d’un animal exotique, emprunté à la faune locale et qui marquait l’esprit des Romains. C’est le cas de l’éléphant qui symbolisait l’Afrique. En 125 av J.-C., lorsque C. Mettelus fait frapper un denier orné d’un char tiré par des éléphants, c’est pour rendre hommage à un de ses aïeuls ayant vaincu Carthage et se mettre à son tour en position de vainqueur et de légitimité impériale. Jules César a également privilégié l’éléphant sur ces monnaies.
Dans la même idée, le crocodile de la monnaie d’Auguste symbolisait l’Égypte. Quant au dromadaire d’Arabie sur un denier de Trajan, il avait aussi pour but d’asseoir le pouvoir de l’empereur régnant.
Les animaux sur les monnaies gauloises
En Gaule, le bestiaire a été très exploité par les graveurs. Les règles de la numismatique ne sont pas encore fondées et les représentations animales sont tantôt naturalistes, tantôt fantaisistes ou imaginaires. Au départ, les pièces étaient largement inspirées des prototypes des statères de Philippe II de Macédoine et des statères tarentins. On retrouvait donc logiquement des chevaux sur les revers des monnaies. Petit à petit, les graveurs se sont détachés des modèles : le bige évolue en cheval unique.
À partir de 121 avant J.-C., les cités ont le droit de frapper leur monnaie. Elles en profitent pour se détacher des modèles. Si l’avers reste estampillé d’un portrait et le revers d’un cheval ou d’un bige, ce sont les détails qui montrent l’appartenance de la monnaie à un peuple.
Dans les années 80-75 avant J.-C., les pièces en argent arrivent dans l’Est de la Gaule, et les deniers romains servent de modèles. Si le cheval reste l’élément privilégié et « l’animal vedette du bestiaire gaulois », les décors ornementaux font leur apparition et les représentations se diversifient.
Le second animal à être le plus représenté, après le cheval, est le sanglier. Apprécié pour sa vigueur et son courage, il symbolise l’ardeur guerrière. Les Veneti, par exemple, le choisirent pour décorer l’avers de leur statère. Les Baïocasses le dessinèrent même sur les deux côtés de leur pièce, sous forme d’emblème militaire.
Le troisième animal est le lion. Les drachmes de Marseille, de deniers et de sesterces romains sont les modèles principaux. Des pièces d’argent ou de bronze montrait au revers un lion, tantôt réaliste, tantôt caricatural. Souvent représenté seul, c’est aussi un animal guerrier, symbole de force et de puissance.
Le loup, quant à lui, figure sur des monnaies d’or des peuples de l’Ouest comme chez les Unelli, mais aussi sur des pièces d’argent et de bronze (Carnutes, Averni). Il est toujours représenté en pleine course, prêt à l’attaque et redoutable.
Le taureau, symbole de puissance et de combativité est aussi présent sur certaines monnaies d’argent et de bronze des Carnutes, Remi, Ambiani, etc.
Les oiseaux sont souvent présents, chez les Bituriges Cubi et les Lemovices, par exemple, qui dessinent un échassier ou un rapace. Certains peuples comme les Carnutes ont choisi de ne pas apposer de cheval au profit du rapace seul.
Le rôle alimentaire des animaux est écarté des sujets de numismatique : aucun bœuf, ni mouton, ni porc ne sont connus sur des monnaies gauloises. Tous ces animaux que nous venons de citer correspondent à une idéologie de combat en tant que symboles guerriers et de prestige. Cela fait alors sens que les peuples aient choisi ces décors pour montrer la force et la puissance de leur peuple.
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