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Le Bitcoin Physique : une Collection ?

Dans le monde complexe et en constante évolution des cryptomonnaies, le concept de Bitcoin physique offre une perspective unique en combinant les caractéristiques tangibles des pièces et la valeur numérique du Bitcoin. Deux exemples notables dans ce domaine sont les pièces Casascius et Lealana, qui ont captivé l’intérêt des collectionneurs et des investisseurs. Plongeons dans cet univers fascinant où la technologie blockchain rencontre la tradition numismatique.

Qu’est-ce qu’un bitcoin ?

Définition du Bitcoin

Commençons par comprendre ce qu’est un Bitcoin. Il s’agit d’une forme de monnaie numérique, fonctionnant sur un réseau décentralisé appelé blockchain. Cette unité de valeur numérique peut être échangée de manière électronique pour des biens et des services.

Contrairement aux devises traditionnelles émises par les gouvernements, les Bitcoins ne sont pas contrôlés par une autorité centrale comme une banque nationale. Au lieu de cela, les transactions sont vérifiées par des utilisateurs du réseau via un processus appelé “minage”, qui sécurise également le réseau contre la fraude et les attaques.

Et le Bitcoin physique ?

Les Bitcoins physiques, quant à eux, sont des objets comme des pièces ou des jetons, dont la valeur est numérique. C’est-à-dire qu’ils sont munis d’une clé privée qui permet de connaître la quantité de bitcoins qu’ils contiennent.

En pratique, un code QR ou une série de caractères alphanumériques sont imprimés sur un élément en papier, en métal ou en plastique. Cet objet physique est conçu pour être résistant et sécurisé, pour que seul le détenteur puisse briser le sceau et accéder au Bitcoin numérique.

Les Bitcoins physiques combinent la valeur virtuelle avec une dimension artistique et matérielle, ce qui les rend très prisés par les collectionneurs.
Ils ont donc une double valeur : celle du Bitcoin numérique qu’ils représentent et leur valeur en tant qu’objets de collection. Cette dernière peut largement dépasser la valeur réelle du Bitcoin en raison de leur rareté, des matériaux utilisés (certains sont en or ou en argent) et de leur importance historique.

Pour résumer, le Bitcoin physique est un objet de collection palpable avec une valeur réelle qui nécessite une surveillance physique. Il peut, pour toutes ces raisons, intéresser les numismates enclins à la collection.

Blockchain

Casascius : le pionnier du Bitcoin physique

Les pièces Casascius, créées par Mike Caldwell, ont marqué les débuts du Bitcoin physique en 2011. Cependant, leur production a stoppé très rapidement. En effet, en 2013, le Financial Crimes Enforcement Network (FinCEN), un service du Département du Trésor a interdit les émissions de ces Bitcoins physiques en raison d’obstacles réglementaires.

Caldwell avait tout de même eu le temps d’en produire un peu moins de 28 000. Ces objets, qui ressemblent à des pièces de monnaie traditionnelles ou à des barres, intègrent un hologramme sur la face de la pièce contenant la clé privée du Bitcoin. Le gérant de Casascius avait créé différentes séries allant de coupures en laiton de 0,5 et 1 BTC jusqu’à un précieux lingot plaqué or de 1 000 BTC.

Cet arrêt soudain a évidemment contribué à accroître leur valeur parmi les collectionneurs, car ils sont devenus plus rares et de véritables objets de collection. Leur valeur est devenue bien supérieure à la valeur nominale du BTC. Par exemple, un bitcoin physique Casascius en argent chargé de 0,1 BTC de 2013 peut se vendre à 20 000 dollars.

Les autres Bitcoins

D’autres entreprises, comme Lealana, ont également exploré le concept du Bitcoin physique. Cette dernière est arrivée sur le marché en 2013, en créant des pièces dorées et argentées plus résistantes, pour renforcer leur durée de vie.

Tout comme les Casascius, chaque pièce est munie d’une étiquette holographique contenant une clé privée, assurant ainsi la sécurité des fonds tout en offrant une présentation esthétique attrayante. Ces pièces, en édition limitée, sont devenues des objets de collection recherchés pour leur combinaison d’art et de technologie.

D’autres entreprises se sont essayées au Bitcoin physique, par la suite, plus prudemment. Les Bitcoin Titan, Alitin Mint, Antana, par exemple, ont opté pour des approches basées sur l’importance de l’esthétisme, produisant des objets d’art ou des pièces commémoratives.

Cet engouement pour le Bitcoin physique s’est atténué avec le boom de la cryptographie en 2017.

Le débat sur la sécurité et la valeur

Le Bitcoin physique soulève des questions intéressantes sur la sécurité et la valeur intrinsèque.

Alors que certains préfèrent stocker leurs bitcoins de manière purement numérique pour des raisons de sécurité et de praticité, d’autres voient dans les pièces physiques une façon unique de matérialiser une valeur et de la transmettre. Cette dualité contribue à enrichir le dialogue autour de la nature et de l’avenir des cryptomonnaies.

La rareté et les matériaux de composition de ces pièces affectent considérablement leur valorisation. Elles atteignent des prix bien plus élevés que le BTC numérique qu’elles protègent. Compte tenu de toutes ces caractéristiques, ces pièces sont devenues de véritables objets de collection.

En fin de compte, le Bitcoin physique représente un pont entre le monde numérique des cryptomonnaies et le monde numismatique. Que ce soit pour leur valeur monétaire, leur esthétique ou leur place dans l’histoire des cryptomonnaies, ces pièces continuent d’attirer l’attention et de susciter des débats enrichissants au sein de la communauté des passionnés de Bitcoin et de la numismatique.

Sources :
Le journal du coin
Skilling
Cryptopolitan
Plisio

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