La drachme était l’unité monétaire grecque, pendant l’Antiquité, mais aussi avant l’arrivée de l’euro de 1831 à 2000. Elle est donc le témoin d’une partie de l‘histoire de la Grèce et renferme un intérêt considérable pour les numismates.

La drachme antique : histoire et valeur

Les recherches archéologiques situent l’apparition de la drachme vers 550 avant Jésus-Christ. La monnaie serait née en Lydie, en Asie Mineure. Peu à peu, les pièces de monnaie deviennent le moyen de paiement principal dans toute la Grèce continentale. Les premières monnaies sont frappées dans le centre de la Grèce (Égine, Athènes et Corinthe), dans le nord et sur l’île de Siphnos.

Drachme vient du mot grec drax, qui signifie “main pleine”. Elle a été appelée ainsi, car elle correspond à six pièces d’oboles, le maximum de pièces qu’il était possible de tenir dans une main. La drachme antique était essentiellement frappée en argent, certaines d’entre elles furent produites en bronze plus tardivement, au IVe siècle av. J.-C., mais elles ne circulèrent pas longtemps. La drachme d’or était beaucoup plus rare.

L’obole est donc une division de la drachme. D’abord en argent, puis en bronze, elle est divisée en huit chalques ou douze selon la région de la Grèce. Le chalque est en bronze et la plus petite division connue. La drachme détient aussi des multiples, dont le didrachme d’une valeur de deux drachmes, le tétradrachme (ou statère) égal à quatre drachmes et le décadrachme valant dix drachmes. Le statère d’or, quant à lui, valait deux drachmes d’or ou vingt drachmes d’argent.

Le pouvoir de la Drachme grecque

La drachme est considérée comme une monnaie mythique et la plus importante de l’époque. Elle est d’ailleurs mentionnée dans la mythologie grecque, dans le Nouveau Testament et dans le Coran. Dans l’évangile selon Saint-Luc, on peut y lire la parabole de la drachme perdue qui a inspiré de nombreux artistes dans l’histoire de l’art.

La diversité de la drachme antique est d’autant plus importante en numismatique que chaque cité frappait sa propre série monétaire avec son symbole. Chacune d’entre elles voulait surpasser les autres et montrer son pouvoir en frappant la plus belle monnaie qui sera vue au-delà des frontières. De ce fait, il est facile de reconnaître la provenance d’une pièce antique grecque.

La plus connue est, sans doute, la drachme athénienne à l’effigie de la déesse Athéna sur l’avers et d’une chouette accompagnée d’une branche d’olivier sur le revers. Ces symboles de la sagesse ont d’ailleurs été repris sur la pièce d’un euro grec. Une manière de rendre hommage à l’histoire de la Grèce, à son passé et à la première pièce mondiale, utilisée sur le continent européen.

Les autres drachmes qui eurent beaucoup de succès au cours de l’histoire furent celles du Royaume de Macédoine et plus particulièrement celles du règne de Philippe II. Il participe à l’essor du royaume à partir du IVe siècle et étend sa domination sur la Grèce continentale. II fait frapper l’avers des drachmes antiques avec le portrait de Zeus et son propre portrait à cheval sur le revers ou un jeune cavalier nu avec les insignes de la victoire. Il s’agissait là d’asseoir son pouvoir et de montrer la puissance de l’empire dans le monde entier, une forme de propagande de l’idéologie royale. Son fils, Alexandre le Grand, prolongea l’empire jusqu’en Perse et en Asie. La drachme devient la monnaie la plus utilisée dans tous les territoires conquis et ceux, jusqu’au début de l’Empire Romain.

La drachme témoigne non seulement du sens de l’esthétique des Grecs et de leur savoir-faire, mais aussi de la place de la puissance commerciale de la Grèce. Elle fut véritablement la première monnaie internationale et circula dans toute l’Europe et l’Asie.

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Sources :
Musée de la banque nationale de Belgique
Horizon
Wikipedia