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L’histoire du Titanic
Le R.M.S. Titanic a été rendu célèbre dans le monde entier, en 1997, avec le film de James Cameron. Destiné à transporter le courrier anglais, le paquebot a d’abord été la fierté de l’Angleterre, vanté pour sa technologie et l’emblème du savoir-faire maritime du pays. Seulement, son premier voyage ne s’est pas passé comme prévu et il fut le théâtre de l’un des naufrages les plus catastrophiques du XXe siècle.
Le mythique RMS Titanic
J. Bruce Ismay et James Pirrie décident de construire le mythique Titanic, au cours d’un dîner à Londres en 1907. Les deux hommes de la White Star Line veulent surpasser la compagnie concurrente et révolutionner le monde maritime. Comment ? En élaborant trois grands et luxueux paquebots qui seraient jalousés par le monde entier. Ils relieraient l’Angleterre (Southampton) aux États-Unis (New-York) en six journées et demie, avec un départ toutes les semaines.
Les chantiers de l’Olympic, du Gigantic et du Titanic débutent un an plus tard à Belfast, sur les chantiers navals Harland et Wolff. L’architecte Alexander Carlisle et l’ingénieur en chef des chantiers Thomas Andrew définissent les caractéristiques générales des trois bateaux. Avec leurs 269 mètres de long, 28 mètres de large et 45 000 tonnes, ils seront les plus grands navires du monde.
Le Titanic est terminé en mars 1909. Il est alors en mesure de transporter 3 503 passagers, dont 885 membres d’équipage. Il est doté d’une technique révolutionnaire : sa propulsion de 46 000 chevaux est orchestrée par trois hélices, deux machines alternatives à vapeur et une turbine basse pression. Sa vitesse moyenne est de 22 nœuds.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, une attention particulière a été apportée au système de sécurité : coque à double fond, compartiments étanches avec fermeture des portes électriques, espaces réservés aux machines avec pompes d’évacuation, installation radio haut de gamme, canots de sauvetage pour 1 178 personnes… Le Titanic devait pouvoir continuer à naviguer dans le cas où deux compartiments principaux seraient submergés.
Le 31 mai 1911, le transatlantique lève l’ancre à Belfast devant des milliers de spectateurs. Dix mois seront nécessaires à la finalisation des aménagements intérieurs. Le 10 avril 1912, le transatlantique est à Southampton, prêt à partir pour New York.
Le naufrage du Titanic
Quatre jours après son départ, dans la nuit du 14 avril au 15 avril 1912, l’accident est inévitable. Vers 23h40, Frederic Fleet et Reginald Lee Robinson, les deux guetteurs, aperçoivent un immense iceberg et sonnent la cloche. Mais, il est déjà trop tard, le bateau cogne l’immense masse de glace. Tout va très vite. Dans les parties basses de l’avant du Titanic, l’eau monte déjà à quatre mètres de haut. À 23h58, le commandant donne le signal de détresse par radio. Dix minutes plus tard, le transatlantique commence à sombrer vers l’avant. Les premiers canots de sauvetage sont mis à l’eau, il est 0h45. Messages radio et fusées de détresse sont lancés. À 2h15, le paquebot se casse en deux. À 2h20, le Titanic est déclaré officiellement naufragé. 1502 personnes périssent dans l’accident.
À la découverte du Titanic
Le Titanic sombre à plus de 3 800 mètres de profondeur dans l’Océan Atlantique. Pendant de nombreuses années, le lieu exact de l’épave n’a pas été trouvé.
Si, juste après le naufrage, certaines familles ont souhaité récupérer le corps de leurs proches, le coût des opérations s’avérait trop élevé. Au cours des années suivantes, plusieurs projets sont envisagés : submersibles avec électroaimants, gonflement du Titanic avec de l’azote ou de la vaseline pour le faire remonter à la surface, etc. Ils s’avèrent tous irréalisables.
À partir des années 50, des expéditions plus sérieuses sont menées. Pourtant, les traces du Titanic échappent toujours aux chercheurs. À tel point que certains scientifiques se questionnent sur la véracité de la position donnée par l’équipage, au moment de la catastrophe. D’autres pensent que la tempête de 1929 a définitivement détruit ce qu’il restait du Titanic.
En 1985, une campagne de recherche est lancée par l’Ifremer, l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer et l’institut océanographique américaine du Woods Hole. Le 1er septembre, l’océanographe Jean-Louis Michel découvre l’épave du Titanic, à 650km des côtes canadiennes.
En 1986, la première expédition pour explorer l’épave est menée, par Robert Ballard, soutenu par le Woods Hole. Aucun objet ne sera remonté au cours des expéditions de Ballard, qui considérait l’épave comme un tombeau.
En 1987, une nouvelle expédition est organisée par la RMS Titanic Inc. et l’Ifremer. S’ensuivront quatre autres expéditions réalisées avec un sous-marin, le Nautile. 12 000 photographies de l’épave sont prises et des milliers d’objets sont remontés à la surface.
Des expéditions cinématographiques ont également lieu en 1991 par une équipe de cinéastes russes et en 1995 par James Cameron, pour la préparation de son film Titanic.
La remontée d’objets du navire a créé d’importantes polémiques. Pour certains, cela n’est rien d’autre que du pillage. La Cour fédérale reconnaît finalement la RMS Titanic Inc. comme le seul possesseur des objets, même si le navire se trouve dans des eaux internationales. La société continuera donc ses expéditions de récupération d’objets et d’éléments historiques jusqu’en 2004.
En juin 2006, un traité est signé entre les États-Unis et le Royaume-Uni pour protéger le site et ne plus récupérer d’objets. La ministre britannique de la Mer, Nusrat Ghani déclarait : “cet accord capital avec les États-Unis pour préserver l’épave, signifie qu’elle sera désormais traitée avec la sensibilité et le respect dus à la dernière demeure de 1.500 personnes”.
Cependant, la détérioration du Titanic s’accélère. En août 2010, la RMS Titanic Inc. et le Woods Hole décident de cartographier le site en 3D en prévoyance de sa disparition. Chaque détail est filmé et répertorié par des robots non habités. Cette expédition a permis de nettement améliorer la connaissance du site et de réaliser de nouvelles images haute définition de l’épave.
En 2020, une nouvelle équipe de Caladan Oceanic retourne sur l’épave à bord du navire océanographique DSSV Pressure drop et du submersible Limiting factor pour mesurer les dégradations. En effet, les nombreuses explorations humaines, depuis 1985, ont laissé des traces de pollutions qui ont favorisé la prolifération des bactéries appelées rusticles. Cette dernière exploration a permis de constituer une modélisation photogrammétrique de l’épave extrêmement précise.
Le trésor du Titanic
Entre 1987 et 1998, RMS Titanic a remonté à la surface plus de 5 000 objets. Les historiens estiment pourtant que seule 5% de la cargaison a été récupérée. Le RMS Titanic continue donc de fasciner les chercheurs qui imaginent qu’un gigantesque trésor se cache encore dans les profondeurs.
Le liste des marchandises déclarées à l’embarquement du Titanic faisait état, entre autres, de :
- diamants de deux frères suisses passagers et morts pendant la tragédie, estimés à 300 millions de dollars ;
- trois caisses d’œuvres d’art égyptiennes destinées au Musée de Denver ;
- prestigieux objets d’art ;
- diamants de la compagnie minière sud-africaine De Beers estimé à 220 millions d’euros ;
- une copie des Rubayats, des manuscrits persans du XIIe siècle, d’Omer Khayyam (1047-1123), ornée de pierres précieuses et d’or ;
- les deux premiers appareils de radio Marconi ;
- le coffre-fort de la première classe qui contenait des bijoux et de l’argent estimés à 300 millions d’euros.
L’ensemble serait aujourd’hui estimé à sept cent millions d’euros…
Les différents sauvetages ont tout de même permis de remonter à la surface des objets en tout genre, plus ou moins prestigieux : vaisselle, effets personnels, vêtements, billets de banque, papiers d’identité, etc. Restaurés, certains ont trouvé leur place dans des musées et circulent dans des expositions itinérantes, d’autres ont été vendus pour le bonheur des collectionneurs.
Des ventes aux enchères, organisées par la société britannique Henry Aldridge & Son au Royaume-Uni, ont rassemblé plusieurs souvenirs prestigieux du Titanic. La dernière en date, du 19 novembre 2022, contenait dans son catalogue :
- Une montre à gousset, affichant encore l’heure du drame, adjugée à 113 000 euros ;
- Un menu de première classe du 10 avril 1912, vendu 57.000 € ;
- Une liste des passagers de première classe tenue par un parieur, partie à plus de 47.000 € ;
- Une broche au cœur d’une histoire d’amour, achetée plus de 78 000 € ;
- Une partie d’une colonne du restaurant vendue environ 27 000 euros.
Le record de vente date de 2013. Le violon de Wallace Hartley s’était vendu à plus de 1,2 million d’euros.
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Sources :
Cherbourg Titanic
Chasses au trésor
Géo
Ouest-France
Le temps
Paris Match
Titanic
Wikipedia