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Le naufrage du S.S. Camberwell

Le naufrage du S.S. Camberwell est l’histoire du S.S Camberwell, un cargo anglais à destination de l’Inde, a sombré dans la Manche en 1917 après avoir heurté une mine allemande. Une partie de l’équipage a été emportée par les eaux, ainsi qu’une cargaison importante, qui témoignait du dynamisme du commerce transatlantique, même durant la 1ère guerre mondiale.

L’histoire du S.S. Camberwell

Le bateau a été construit par la compagnie de transport Tysack and Branfoot Steam Shipping Co en 1903. Destiné au transport de marchandises entre le Royaume-Uni et l’Inde, il est revendu en 1911 à Well Line Ltd, le propriétaire au moment du naufrage S.S Camberwell.

Au moment du déclenchement de la Première Guerre mondiale, le S.S. Camberwell continua son activité malgré tout et on l’appareilla d’un canon de poupe. En mai 1917, il naviguait dans la Manche, en provenance de Middlesbrough, via Londres et à destination de Calcutta, en Inde. En pleine période de guerre, les cargos n’étaient jamais à l’abri d’une attaque. C’est ce qui arriva au Camberwell, ce 18 mai 1917. Bien qu’il ait été averti par un patrouilleur qu’il y avait des mines dans les environs, cela ne l’empêcha pas de heurter une mine marine allemande. Il était à seulement quelques kilomètres de l’île de Wight et venait de partir d’Angleterre. L’explosion de la mine fit sauter les panneaux d’écoutille et perça le flanc du navire. Brisé en deux, il commença à prendre l’eau, s’inclina à tribord avant de sombrer en seulement quelques minutes. Sur le bateau : 65 membres d’équipage qui réussissent à monter dans des canots de sauvetage. Hélas, l’un d’eux chavire et sept marins Indiens sont emportés par la mer. Le capitaine, Frederick Adamson, accompagné des autres survivants sont repêchés par les patrouilleurs et conduits à Portsmouth.

La mine avait été posée par un sous-marin, l’UC-36. D’une longueur totale d’environ 50 mètres et de 5 mètres de large, il pouvait transporter sept torpilles et 18 mines. Au total, il a coulé 24 navires, le plus gros étant le Camberwell. Trois jours après cette attaque, l’UC-36 a été coulé, à son tour, par le vapeur français Molière.

La cargaison du S.S Camberwell

Toute la cargaison disparaît au fond du canal de la Manche au moment du naufrage du S.S. Camberwell. Il transportait, en effet, de nombreuses marchandises habituelles. 5 000 tonnes étaient destinées aux ports asiatiques de Colombo, Madras et Calcutta : vin, huile d’olive, ciment, engrais, produits chimiques, coton, draps, médicaments, cartes postales pour les expatriés anglais, etc. La liste est longue sur les registres d’assurance. La diversité et la quantité des objets démontrent à quel point les entreprises exportant des biens et des matériaux, du Royaume-Uni vers l’Inde, étaient variées et nombreuses.

De nombreux artefacts ont été récupérés lors des différentes fouilles au cours des XX et XXIe siècles. Des billets de 10 roupies des indes britanniques font partie, entre autres, du trésor du S.S. Camberwell.

Les fouilles archéologiques des années 2000

Après le drame, il n’y eut aucun sauvetage étant donné la situation de guerre dans laquelle se trouvait l’Europe en 1917. Pendant de nombreuses années, la localisation exacte du S.S. Camberwell n’était pas connue. Le site a finalement été découvert et identifié par Martin Woodward dans les années 1970, le propriétaire de l’épave. Au large de la côte est de l’île de Wight, à l’est de Ventnor, les restes du Camberwell reposaient, pendant toutes ces années, à 31 mètres de profondeur.

Depuis, le naufrage du S.S. Camberwell fut le lieu de plusieurs campagnes de fouilles. L’une d’elle a été menée par la Maritime Archaeology Trust. Cet organisme de bienfaisance spécialisé dans l’archéologie et le patrimoine maritime de Grande-Bretagne, pilota deux expéditions en 2015 et 2017 et en publia un rapport : le projet Forgotten Wrecks of the first world war (les épaves oubliées de la Première Guerre mondiale).

expédition épave camberwell
Image par Martin Str de Pixabay

Les plongeurs ont pu évaluer l’état de l’épave, faire des croquis, mesurer, procéder à un relevé de photogrammétrie et photographier les lieux. Le cargo, brisé en deux au milieu, incliné à tribord et orienté nord-sud, a conservé intact ses arcs, sa poupe et le canon.

L’équipe de scientifique remonta à la surface de nombreux artefacts. 58 objets ont été enregistrés dans le cadre du projet Forgotten Wrecks. Ils appartiennent tous à Mr Martin Woodward, le propriétaire de l’épave. Les principaux objets du naufrage du S.S. Camberwell sont désormais exposés au Shipwreck Centre and Maritim Museum de l’île de Wight : lampes, chandeliers de pont, pièces de télégraphe, appareil à gouverner, cloche, vaisselles, sextant, ainsi qu’une quantité de billets de 10 Roupies.

Bien que le Camberwell soit un navire assez commun, la richesse et la diversité de sa cargaison sont le témoignage précieux du commerce transatlantique durant la 1ère guerre mondiale. Le rapport de la Maritime Archeology conclut sur l’importance du S.S. comme objet d’étude sur l’économie et la politique de l’époque.

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Sources :
Rapport de la Maritime Archeology trust
Brett

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