FR | EN | 

Découvrez toute l’actualité et les articles de TNUMIS Magazine en exclusivité

Le naufrage du Schiehallion

Le Schiehallion, un bateau de marchandises anglais, ne termina jamais sa traversée de 1879. Il s’échoua dans le chenal de la Manche, quelques kilomètres seulement avant son point d’arrivée. Bilan : deux morts et une partie de sa cargaison emportée par la mer. Du naufrage du Schiehallion, nous sont tout de même parvenus des souverains Victoria et demi souverains d’or. Retour sur la tragédie.

Un navire marchand

Le Schiehallion était un voilier à coque de fer, dont les dimensions étaient relativement modestes : 52,5 mètres de long sur 8,6 mètres de large. Sa construction en Écosse pour le compte de Simpson & Brown Inc dura à peine un mois ; le bateau fut mis à l’eau le 31 décembre 1869 pour rejoindre Londres.

Le navire Schiehallion était, en effet, destiné au commerce entre le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande. De 1870 à 1879, il navigua à de multiples reprises entre Londres et Auckland, des longs voyages entrecoupés d’escales en Asie et en Océanie. En 1875, il change de propriétaire et est vendu à la compagnie maritime Shaw & Savill.

Le Schiehallion part d’Auckland pour son dernier voyage le 21 septembre 1878. À bord, se trouve un équipage de seize personnes, accompagné de treize passagers, dont sept enfants. La cargaison d’environ 700 tonnes est constituée de marchandises en provenance d’Asie et d’Océanie : gomme de kauri, laine, coton, huile de coco, de coprah, manganèse, ainsi que d’argenterie, de bijoux et de monnaies. Une partie de cette cargaison, assurée pour 16 115 livres, soit environ 2,5 millions d’euros actuels, fut emportée par les eaux au cours de cette matinée du 13 janvier 1879.

Le naufrage du Schiehallion

Le navire s’est échoué vers 6 h du matin sur l’île de Wight, au Royaume-Uni, à la toute fin de son périple. De nombreux détails du naufrage nous sont parvenus, grâce, entre autres au récit de Monsieur Cruickshank, un agent du Schiehallion.

naufrage du Schiehallion
Île de Wight @pexels

Le bateau débarque par mauvais temps, dans le brouillard, sur la plage de Blackgang de l’île de Wight. L’équipage juge qu’il est trop dangereux de lancer les canots de sauvetage à cause du vent violent. La mer déchaînée soulève la coque qui se cogne sur les rochers. Le navire solide ne se brise pas tout de suite et laisse à la majorité des passagers, le temps d’évacuer. Et cela, grâce au courage et à la bravoure du cuisinier, David Moore. Il décide de sauter par-dessus bord avec la ligne de plomb et réussit à gagner le rivage, malgré les conditions extrêmes de l’eau glacée et de la forte houle. Daniel Butchers, qui avait vu l’accident depuis la terre, lui vint en aide. Il envoie son fils alerter les garde-côtes et ordonne aux passagers du pont de lancer l’aussière, qu’il attacha aux rochers de terre. Chaque passager peut alors débarquer, un par un, en s’agrippant au cordage amarré. Dans la tourmente, le second et un jeune apprenti néo-zélandais de 14 ans passent par-dessus bord et sont emportés par le courant. Tous les autres passagers sont sauvés.

L’enquête suite à l’accident

La commission du commerce anglaise mena une enquête à l’issue du naufrage du Schiehallion. Les interrogations furent nombreuses au sujet de la trajectoire du bateau depuis l’île d’Ouessant, plus au sud. Le navire se trouvait, lorsqu’il a heurté les rochers, à environ 24 milles au nord de sa route supposée.

Le capitaine du Schiehallion et copropriétaire du navire, John Levack, fut jugé seul fautif et suspendu pendant six mois, pour son manque de soin et de vigilance. Il avait fait une erreur dans son estimation de déviation en remontant le chenal, n’avait pas déterminé sa position avec précision, ni effectué de sondage à main pour mesurer la profondeur de l’eau.

David Moore reçut la médaille de bronze de la Royal Humane Society pour sa bravoure lors d’une cérémonie au Theatre Royal de Londres le 15 octobre 1879.

La cargaison du Schiehallion

Le lendemain du drame, plus de 200 caisses de gomme, 48 fûts de suif, 33 balles de coton et plusieurs sacs de graines de coton avaient été repoussés par la mer sur la côte. Pendant environ deux semaines, cent pêcheurs locaux entamèrent un sauvetage. Ils réussirent à sauver une grosse partie de la cargaison et furent remercier en conséquence.

Le Shipwreck Center & Maritime Museum de l’île de Wright expose certains de ces objets retrouvés. Les plus mystérieux sont une collection d’insignes à crête, en plomb. On ne sait toujours pas précisément à quoi ils correspondent. Un conservateur du Musée national d’Écosse pense qu’il s’agit d’insignes de navires de la Royal Naval, et qu’elles servaient peut-être à promouvoir l’Écosse auprès des expatriés écossais en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Intéressons-nous aux rares monnaies en provenance du Schiehallion. Peu de pièces ont été retrouvées après le naufrage. Nous avons la chance de proposer occasionnellement quelques-unes de ces pièces rares à la vente, comme ce souverain d’or Victoria australien, frappé en 1872 à Melbourne et ce demi souverain or de Grande-Bretagne, frappé en 1844 à Londres. Ces monnaies ont conservé des restes de leur brillant d’origine et un état de conservation agréable après leur séjour prolongé dans l’eau de mer.

Thomas Numismatics est spécialiste des trésors de collection. Nous proposons régulièrement des monnaies en provenance de trésors de naufrage comme celui-ci. Contactez-nous pour toute demande spécifique.

Sources :
Shipwreck Centre & Maritime Museum
Papers past
Rootsweb

Derniers articles publiés

L’Union Latine : un pan de l’histoire numismatique européenne

Dans l’univers fascinant de la numismatique, l’Union Latine se dévoile comme une épopée monétaire aux multiples facettes. Cette alliance entre différentes nations…

World Money Fair 2024

World Money Fair Berlin ThomasNumismatics.com

Explorez le Monde de la Numismatique au World Money Fair de Berlin. Chaque année, le World Money Fair de Berlin attire des passionnés de numismatique…

Monnaies antiques : un voyage fascinant dans l’histoire numismatique

1007px-Pannini,_Giovanni_Paolo_-_Gallery_of_Views_of_Ancient_Rome_-_1758

Les monnaies antiques représentent un fascinant chapitre de l’histoire numismatique. Ce sont les plus anciennes pièces du monde qui témoignent de grandes civilisations.

Découvrir tous les articles