FR | EN | 

Découvrez toute l’actualité et les articles de TNUMIS Magazine en exclusivité

Le trésor numismatique du Santa Leocadia

Le navire Santa Leocadia quitte le port péruvien de Lima, le Callao, le 7 novembre 1800. La frégate espagnole composée de 34 canons et de dizaines de passagers est commandée par le capitaine Antonio Barreda et destinée à rejoindre les ministres du Trésor royal du Panama

Une cargaison de monnaies d’or et d’argent espagnoles 

Sa cargaison est donc conséquente. Selon Julio Estrada cité par Mariano Sánchez, capitaine de la frégate en service passif, le navire transportait 1 250 000 pesos, des pièces en or et en argent, aujourd’hui prisées par les numismates

Ce sont essentiellement des reales espagnoles frappés à Lima, les monnaies d’usage dans l’Empire espagnol depuis le XIVe et qui perdureront jusqu’au milieu du XIXe siècle. Le trésor de Santa Leocadia était composé de pièces de 8 reales avec portrait frappés à Lima. Il existe aussi des monnaies avec des épis d’argent datant du milieu à la fin XVIIIe siècle, provenant de la banque de Potosi. Cette partie du trésor provient certainement d’une bourse privée, car il ne faisait pas partie du million déclaré au départ. 

Le naufrage du Santa Leocadia 

Dans la soirée du 16 novembre 1800, vers 20h30, le pilote du bateau, Don Gaspar de Bejarano, heurte un banc près du Cap Saint-Hèlene. L’accident se déroule à environ 100 mètres de la côte Équatorienne. La frégate coule, fait 140 morts et emporte avec elle le trésor espagnol

Cette région de navigation est effectivement périlleuse. 119 ans plus tôt, non loin de là, un autre navire espagnol, le Santa Maria de la Consolacion, s’était échoué sur l’Isla de Muerto. 

Rapidement, le royaume espagnol organise explorations et sauvetages, car il savait exactement où le bateau avait coulé. La légende dit qu’il récupéra près de 90 % de la précieuse cargaison et que les pirates, au fil du temps, terminèrent le travail. 

Selon le rapport de sauvetage réel, l’investigation eut lieu deux mois après le naufrage, en janvier 1801, et dura environ trois mois. En avril, la mer devient mauvaise, comme à chaque saison. Des vagues de 10 mètres se forment, l’une d’elle brise d’ailleurs une partie de la coque, qui se disperse et rend les trouvailles difficiles. Les recherches s’arrêtent. Le trésor total récupéré est de 940 000 pesos sur les 1,2 millions enregistrés. La moitié de l’artillerie et de nombreux objets n’ont pas, non plus, été remontés. 

C’est certainement la raison pour laquelle, des années plus tard, le chercheur de trésor et collectionneur Carl Fismer, incrédule, demande un droit de sauvetage auprès du gouvernement équatorien. Il obtient la permission de retourner sur l’épave dans les années 1980 et récupère de nombreuses monnaies espagnoles

Les pièces de monnaies du trésor Leocadia étant aujourd’hui considérées comme rares, il paraît légitime de penser qu’il en reste encore beaucoup au fond de l’Océan. 

Sources :
Sedwick Coins
Cannon beach treasure
Aqua culture resources

Derniers articles publiés

Le Trésor de la guerre de cent ans

Catalogue trésor guerre cent ans

La guerre de Cent Ans, ce long et tumultueux conflit qui opposa la France et l’Angleterre, n’a pas seulement laissé des traces dans les annales de l’histoire. Aujourd’hui encore, ses…

Les monnaies Louis XIII : un trésor numismatique à découvrir

monnaie-france-louis-xiii-louis-dor-a-la-meche-longue-1641-a-paris-avers-scaled

L’époque de Louis XIII a été marquée par d’importants événements historiques, politiques et culturels. Les pièces frappées sous son règne témoignent de cette riche période de l’histoire française. Dans cet…

20 Francs Génie, une pièce d’or de la IIIe République

Monnaie - France Génie - 20 Francs Or - 1877 A Paris-Avers

Les pièces de monnaie, au-delà de leur valeur financière, portent en elles une part de l’histoire et de la culture d’une époque. Parmi ces trésors numismatiques, le 20 francs Génie…

Découvrir tous les articles